Le point sur l’agrandissement de maison et la RT 2012

La construction d’un agrandissement de maison doit répondre aux exigences de la réglementation thermique en vigueur (RT 2012). Selon la surface de plancher nouvelle créée, la RT 2012 s’applique comme dans le neuf, ou élément par élément. Explications.

Un agrandissement, trois situations

La construction d’une extension nouvelle d’un bâtiment existant est encadrée par la loi en matière urbanistique mais aussi en matière thermique. Selon la loi, quand on construit un agrandissement, trois cas de figure se présentent en fonction de la surface habitable créée. Pour un agrandissement :

• de moins de 50 m² de surface de plancher nouvelle mais aussi pour un aménagement d’une partie de l’habitation (combles, garage…) en pièce habitable pour un total créé de moins de 50 m², l’isolation thermique est obligatoire (décret du 30 mai 2016).
• dont la surface de plancher nouvelle s’inscrit entre 50 et 100 m², c’est la réglementation thermique pour le neuf (RT 2012) qui s’applique mais sans l’obligation de recours aux énergies renouvelables pour le chauffage et la mesure de perméabilité à l’air.
• de plus de 100 m² de surface de plancher nouvelle, l’extension est assimilée à une construction neuve. La réglementation thermique pour le neuf (RT 2012) s’applique sans exception.

Ces trois situations sont valables quelque soit le type d’extension (de plain pied, changement de pente de toit, surélévation de toiture, aménagement de combles). Le critère d’exigence dépend en effet uniquement de la surface de plancher nouvelle créée.

Bon à savoir : un bâtiment détruit partiellement puis reconstruit, est soumis à la RT dans l’existant élément par élément. Un bâtiment existant détruit entièrement puis reconstruit est soumis à l’application de la RT 2012 dans le neuf.

RT 2012 : des exigences de performance minimale

Qu’il s’agisse de l’obligation d’isolation ou de la réglementation thermique RT 2012, la loi oblige les constructions et les rénovations à des exigences de performance.

Concernant plus spécifiquement la RT 2012 dans le neuf, les seules performances des matériaux utilisés (exigences de moyens) ne suffisent pas. C’est d’ailleurs en cela que la RT 2012 s’inscrit en rupture avec les réglementations précédentes. En effet, la RT 2012 est une réglementation d’objectifs. Elle introduit 3 exigences de résultats (besoin bioclimatique, consommation d’énergie primaire, confort en été) et quelques exigences de moyens.

Les exigences de résultat visent :

• l’efficacité énergétique du bâti (coefficient Bbiomax) ; cette exigence impose un bâti optimisé qui limite ses besoins en énergie indépendamment des systèmes énergétiques mis en œuvre.
• une consommation énergétique maîtrisée (coefficient Cepmax) ; cette exigence impose une consommation de 50 kWh/(m².an) d’énergie primaire, modulé selon la localisation géographique, l’altitude, le type d’usage du bâtiment et la surface moyenne des logements.
• le confort d’été d’un bâtiment non climatisé ; cette exigence impose que la température la plus chaude atteinte dans les locaux, au cours d’une séquence de 5 jours très chauds d’été n’excède pas un seuil.

En pratique, l’agrandissement de maison avec RT 2012

La RT 2012 élément par élément

En rénovation de l’existant (aménagement de combles, transformation d’un garage en habitation par exemple) et dans le cadre de la construction d’une extension, en-dessous de 50 m², la réglementation thermique RT 2012 élément par élément s’applique. Cela veut dire quoi ? Qu’en cas d’installation ou de remplacement d’un élément du bâtiment, la réglementation définit une performance minimale pour l’élément remplacé ou installé.

Depuis le 1er janvier 2018, les exigences de la réglementation thermique RT 2012 concernent : les parois opaques (murs, toiture, planchers) ; les parois vitrées, le chauffage ; l’eau chaude sanitaire ; le refroidissement ; la ventilation, l’éclairage et les ENR.

Parallèlement, la loi relative à la transition énergétique oblige de réaliser des travaux d’isolation en cas de travaux importants de réfection de toiture, ravalement de toiture ou aménagement d’une pièce en vue de la rendre habitable (articles R. 131-28-7 à R. 131-28-11 du code de la construction et de l’habitation).

La RT 2012 dans le neuf

Au-delà de 50 m², la construction d’un agrandissement doit répondre aux exigences de la réglementation thermique dans le neuf. Entre 50 et 100 m², l’extension est donc soumise au calcul du Bbio ; au respect des 1/6ème minimum de surface vitrée par rapport à la surface habitable ; à 30% de surface ouvrable sur toutes les fenêtres donnant sur des pièces de vie (chambres, cuisine, séjour…). Le recours à un chauffage à énergie renouvelable et le test de perméabilité à l’air n’est pas obligatoire.

Au-delà de 100 m², la réglementation thermique dans le neuf (RT 2012) s’applique entièrement. L’agrandissement est donc soumis au calcul du Bbio ; au respect des 1/6ème minimum de surface vitrée par rapport à la surface habitable ; à l’obligation d’une énergie renouvelable et au calcul du Cep. Le test à la perméabilité à l’air en fin de chantier est obligatoire.

Bon à savoir : quand l’agrandissement se situe dans une zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager la règle du 1/6ème de surface vitrée ne s’applique pas lorsque son respect est en contradiction avec l’autorisation d’urbanisme.

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